En synthèse de cet article, la mise en avant d’un phénomène « systémique » propre à l’Église comme explication des abus sexuels apparaît comme une démarche idéologique assumée visant à remettre en cause les pratiques et la doctrine de l’Église.

 C’est un coup de bluff qui repose :

  • Sur le détournement de la lettre de mission de la CEF et de la CORREF, qui ne demandait des recommandations que les mesures prises depuis l’an 2000 et non pas sur la doctrine, le droit et la théologie de l’Eglise longuement muris pendant 2000 ans,
  • Sur la décontextualisation d’un travail historique mené sur des faits anciens et révolus, analysés avec les yeux d’aujourd’hui.
  • Sur la quasi-occultation de la capacité de l’Église à réagir depuis 20 ans et le dénigrement de l’action centrale de Benoit XVI en la matière.
  • Sur l’incompréhension de la théologie, de la morale et du droit traditionnels de l’Église qui portent en eux les réponses au problème.
  • Sur la production d’une évaluation globale impressionnante par son chiffre, mais ne respectant pas les critères scientifiques de peer review (revue par des pairs) ni de cohérence avec les autres évaluations produites par la commission qui donnent lieu à des chiffres bien inférieurs. Par ailleurs, la présentation tend à majorer par certains artifices la prévalence des abus dans l’Eglise en comparaison de celle constatée dans la population générale, et induit une certaine confusion entre simples abus et viols.
  • Sur un pathos lié à l’utilisation émotionnelle, par les membres de la commission lors de la parution du rapport, de la souffrance exprimée dans le témoignage des victimes
  • Et sur l’occultation d’un facteur clé – la tendance homosexuelle de certains prêtres - n’ayant rien à voir avec la nature de l’institution ecclésiale, facteur-clé pour expliquer les abus eux-mêmes, et aussi, pour une part, leur couverture par un phénomène systémique, bien réel celui-là, de chantage à la dénonciation entre clercs homosexuels.

Nous pouvons noter que l’Académie Catholique a contraint la CIASE, dans sa réponse du 8 février, a finalement admettre implicitement ce coup de bluff en revenant en arrière sur la portée du terme systémique et sur les demandes de réformes inscrites dans le rapport du 5 octobre 2021.


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6 - Conclusions